Mondialisation �conomique, l'Organisation mondiale du commerce et la soci�t� moderne, par Neytcho ILTCHEV

Cliquez ici pour visiter le site de l'Organisation Mondiale du Commerce le gardien et l'administrateur du système commercial multilatéral La soci�t� globale est d�sormais entr�e dans les faits. Dans le domaine �conomique, sous l'effet conjugu� des progr�s technologiques et des nouvelles m�thodes de production, les grandes entreprises s'efforcent constamment d'accro�tre leur efficacit� et leur productivit�; c'est-�-dire qu'elles se mondialisent, souvent dans le cadre d'�normes groupes transnationaux. Avec la d�r�glementation, la fin du contr�le des changes et les progr�s des t�l�communications, le monde financier est d�j� pratiquement mondialis�. Dans le domaine de l'information, � l'�chelon international on vit aujourd'hui au rythme de la transmission universelle et instantan�e d'importants flux de donn�es. Les dynamiques de la mondialisation qui se produisent dans la sph�re �conomique sont, tout comme les dynamiques dans les domaines des communications et du transport, tangibles et facilement perceptibles. En effet, il est aussi facile d'observer et de quantifier la vaste circulation de capitaux, de biens et de services autour du monde, que d'observer le processus de diffusion d'images et d'id�es au-del� des fronti�res nationales par le biais d'antennes paraboliques et de postes de t�l�vision. La fa�on dont les soubresauts des Bourses des pays de l'Asie du sud-est pendant la crise financi�re � la fin de 1997, par exemple, affectaient celles de Paris, Londres et New York, illustre � quel point il est devenu habituel d'assister au fonctionnement de l'�conomie mondiale. De la m�me fa�on que les progr�s technologiques ont facilit� la rapidit� et l'ampleur de la mondialisation, les transformations dans la sph�re �conomique ont �galement aliment� le d�veloppement des int�r�ts et des march�s qui sous-tendent l'acc�l�ration du processus de mondialisation.
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1. La d�r�glementation financi�re des ann�es 70 a ouvert les fronti�res �tatiques � la circulation des capitaux. Ce changement fut accompagn� d'une nouvelle forme d'organisation de la production qui a eu pour effet de favoriser le mouvement des travailleurs, des usines, et des biens au-del� des m�mes fronti�res qui jadis les contraignaient. Suite � la crise �conomique de 1974, un changement structurel s'est amorc� dans l'�conomie globale, principalement dans les secteurs les plus avanc�s au niveau technologique. La production a �t� adapt�e en fonction des nouveaux march�s plus sp�cialis�s. Cette transformation a contribu� � l'�tablissement d'arrangements organisationnels qui ont commenc� � supplanter les grandes usines productrices de biens standardis�s. Par cons�quent, les produits des grandes usines, fabriqu�s par un nombre �lev� de travailleurs semi-qualifi�s, ont perdu leur comp�titivit� face aux petites unit�s, dont la production pouvait �tre modifi�e en fonction de la demande. Le secteur priv� a ainsi commenc� � se pr�occuper davantage de la restructuration des capitaux, de fa�on � �tre plus efficace sur les march�s mondiaux. De plus, l'internationalisation croissante des capitaux a cr�� des liens entre les producteurs et les usines de diff�rentes juridictions territoriales, dans le but de pourvoir aux march�s de plusieurs pays, contribuant ainsi au processus d'internationalisation de la production. Les capitaux, la production, la main-d'oeuvre et les march�s font partie de cet important processus de mondialisation, au point que les investisseurs, les entrepreneurs, les travailleurs et les consommateurs sont maintenant profond�ment ancr�s dans des r�seaux de l'�conomie mondiale et, de ce fait, contribuent � restreindre la port�e nationale des juridictions politiques traditionnelles. Ce changement structurel ne se limite toutefois pas aux grandes multinationales du secteur priv�. Les petites et moyennes entreprises (PME), les soci�t� d'�tat et les firmes bas�es dans les PED sont �galement motiv�es � s'int�grer � l'�conomie mondiale. Ces entreprises aussi doivent chercher � augmenter leurs profits afin d'amortir le co�t des investissements, d'o� la qu�te de march�s additionnels � l'�tranger. "Ainsi, ce n'est pas le ph�nom�ne des entreprises multinationales qui est nouveau, mais plut�t la proportion changeante du nombre d'entreprises qui visent le march� global, et dont une partie de la production est � l'�tranger, par rapport � celles qui visent seulement le march� local ou national."

2. L'internationalisation de la production n'est pas l'unique source de motivation derri�re l'utilisation de nouvelles technologies dans les domaines des communications et du transport - qui sont tr�s accessibles et qui facilitent la propagation au-del� des fronti�res nationales - elle constitue n�anmoins un puissant stimulus au processus de la mondialisation. Les changements dans la structure �conomique se sont effectivement r�pandus bien au-del� des secteurs des finances et de la production. Ces transformations sont en fait au centre des d�veloppements r�cents dans la politique mondiale, o� un grand nombre d'Etats ont modifi� leur politique �trang�re et se sont tourn�s vers les institutions d�mocratiques et le capitalisme. La description des nouvelles r�alit�s des relations internationales, r�alit� qui va au-del� des arrangements nationaux qui ont longtemps constitu� les fondements de la vie internationale, utilise plusieurs �tiquettes. Soci�t� mondiale, interd�pendance, tendances centralisatrices, syst�me mondial, mondialisation, internationalisation, universalisation - ces termes qualifient tous la m�me dimension de la condition humaine actuelle, dimension qu'un observateur a d�crit comme "le rapprochement du monde dans le monde". Nous vivons ainsi � une �poque o� la territorialit� - cet attachement profond � la terre qui domine les �motions et la raison - a perdu un peu de son attrait et de son pouvoir l�gal. Ce sont maintenant les r�sultats et les fonctions qui retiennent l'attention, sans �gard � leur localisation spatiale. La mondialisation r�f�re � la nouvelle r�alit� qui est en train d'amener l'humanit� au-del� des pr�occupations territoriales et des arrangements traditionnels du syst�me inter-�tatique. La notion de mondialisation utilis�e dans ce m�moire a une port�e et un contenu qui ne se r�f�rent ni aux valeurs ni aux structures, mais � des processus, � des encha�nements qui se d�roulent dans l'esprit ou dans les comportements, � des interactions et des enchev�trements qui se produisent alors que les gens et les organisations vaquent � leurs t�ches quotidiennes et tentent d'atteindre les objectifs qu'ils se sont fix�s. Les processus de la mondialisation se distinguent par le fait qu'ils ne sont pas entrav�s ou contrecarr�s par des barri�res territoriales ou juridiques. Ces processus traversent ais�ment les fronti�res nationales et peuvent atteindre n'importe quelle communaut�, n'importe o� dans le monde. Ces processus de propagation � l'�chelle globale doivent cependant �tre con�us en termes de capacit� ou de potentialit�. En fait, "aucune entreprise n'a encore r�ussi une p�n�tration compl�te des march�s mondiaux", et peu d'acteurs de la mondialisation englobent la plan�te tout enti�re. Des �v�nements tels que l'ach�vement de l'Union �conomique et mon�taire en Europe et la monnaie unique - l'EURO, le clonage g�n�tique, la crise financi�re en Asie du sud-est � la fin de 1997, l'unification de l'Allemagne, les comp�titions olympiques, la r�duction de la couche d'ozone, ou encore la d�couverte d'une nouvelle forme de vie dans l'univers, peuvent avoir un impact mondial. Mais une telle port�e n'est pas un pr�-requis aux dynamiques de la mondialisation. Tout encha�nement d'interactions qui a le potentiel d'un propagation illimit�e et celui de transgresser facilement les juridictions nationales, sera consid�r� comme un processus de mondialisation.

3. Cette mondialisation est une source de progr�s et doit �tre encourag�e. Mais en m�me temps des dangers subsistent ou apparaissent, parce que l'�conomie mondialis�e peut �tre impitoyable pour ceux qui ne sont pas capables de tirer profit des occasions qu'elle offre. Les liens traditionnels de solidarit� au sein de la communaut� peuvent s'en trouver distendus et des pays ou m�me des r�gions enti�res du monde, comme c'est le cas de l'Afrique pendant les ann�es 1980 et 1990, peuvent �tre marginalis�s. Le processus de la mondialisation �conomique peut aggraver le foss� entre les riches et les pauvres. Il faut bien voir que la mondialisation de la soci�t� impose aux institutions internationales, aux Etats, et aux peuples d'avoir les id�es larges et de ne pas s'en tenir � une conception stricte et rigide des relations internationales comme des relations entre les Etats. Il faut prendre en consid�ration la situation r�elle de tous les agents �conomiques et sociaux. Les entreprises, grandes et petites, nationales et transnationales, les investisseurs priv�s, les organisations non gouvernementales, les universit�s, et les centres de recherches ont tous un r�le � jouer dans les efforts visant � maximiser les effets positifs de la mondialisation et de la lib�ralisation en vue d'un d�veloppement durable, r�le qui est celui que l'on attendait traditionnellement de l'Etat. La participation de divers acteurs non gouvernementaux, regroup�e sous la notion de "soci�t� civile", s'av�re de plus en plus n�cessaire et indispensable pour relever de mani�re appropri�e les d�fis impos�s par la mondialisation de la soci�t� et la lib�ralisation des flux commerciaux, financiers, technologiques, etc.


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